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La Belgique bientôt dans le noir ?

Atomium de nuit

Montage Belga/PG

Les fêtes de fin d’année risquent d’être un moment difficile pour nos voisins belges. Elia, le gestionnaire du réseau d’électricité, a tiré la sonnette d’alarme : il manque 2 000 MW d’électricité pour répondre aux pointes de consommation cet hiver. Dans ces conditions, comment faire pour éviter que la population soit plongée dans le noir et dans le froid ?

La Belgique se prépare au pire : un blackout généralisé, résultat de problèmes techniques et des choix politiques et économiques.

  • Premièrement, trois des sept centrales nucléaires du pays sont à l’arrêt à cause de fissures sur les cuves et d’actes de sabotage.
  • Deuxièmement, les centrales à gaz sont en train de fermer, faute d’être rentables. Un mouvement similaire est observé à travers toute l’Europe. Ce sont pourtant ces centrales, dites « de pointe », qui permettent d’éviter les blackouts.
  • Troisièmement, les investissements se sont concentrés sur le développement des énergies renouvelables, ces dernières années. Or, il n’est pas sûr qu’éoliennes et panneaux photovoltaïques produisent de l’électricité au moment où elle sera le plus nécessaire cet hiver.

Mesures d’urgence

Les autorités belges ne restent bien sûr pas les bras ballants. Des plans de délestage (des coupures localisées et contrôlées) ont été programmés. Cela veut quand même dire qu’une partie des habitants sera potentiellement sans chauffage, sans lumière et sans eau chaude en plein hiver. En parallèle, une réserve « stratégique » est également prévue. Plusieurs centrales à gaz à l’arrêt pourront être redémarrées en catastrophe, mais elles ne pourront couvrir qu’une partie du besoin.

Les autorités comptent aussi sur le soutien de la population. Le problème médiatisé depuis cet été a permis une prise de conscience des Belges. Il leur sera donc demandé d’économiser l’énergie en période de pic de consommation. Et si cela ne suffit pas, des tarifs « dissuasifs » ont aussi été prévus : 4 500 € le MWh, cent fois plus cher qu’en temps normal.

L’Europe à la rescousse ?

Une dernière solution consiste à importer de l’électricité depuis les pays voisins. Malheureusement, tous les pays européens sont confrontés à ce problème de gestion de la pointe hivernale. Les marges de manœuvre se réduisent partout, à cause des fermetures de centrales (gaz, nucléaires), de l’intermittence des énergies renouvelables ou du développement retardé des réseaux. Le potentiel d’importation vers la Belgique se réduit donc à une peau de chagrin.

En cas d’hiver doux, nos voisins outre-Quiévrain peuvent espérer passer un hiver tranquille. Si ce n’est pas le cas, la situation sera beaucoup plus compliquée à gérer. En France, RTE, le gestionnaire du réseau d’électricité a lui aussi prévenu : nous serons dans la même situation que les Belges dans deux ans…

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