Uncategorized

Qualité de l’électricité : la France peut-elle garder sa place de n°1 mondial ?

pilone electriciteLa France se classe numéro 1 mondial en termes de « qualité de son électricité », d’après le baromètre 2012 de la « compétitivité énergétique des Etats » réalisé par l’Institut Choiseul et KPMG. Cette position de leader distingue un accès à l’électricité hors pair pour les usagers et une fréquence de coupure particulièrement faible.

Cette position, ex-aequo avec la Corée du Sud s’explique, pour ce qui nous concerne, par un modèle d’organisation électrique original et uniforme sur tout le territoire. Cette configuration a été, progressivement mise en place depuis la fin de la seconde guerre mondiale sous la supervision commune de l’Etat et des collectivités locales. Fondé sur les principes d’égalité et de solidarité entre les territoires, ce système permet à tous les Français de payer le même tarif et de bénéficier d’un accès à l’électricité comparable (que l’on habite en plein cœur de Paris ou au fin fond des Alpes).

Toutefois, à l’heure de la transition énergétique et de la multiplication des sources d’énergies renouvelables dispersées sur les territoires (éoliennes, panneaux photovoltaïques etc.), ce modèle de gouvernance centralisée et uniforme est légitiment questionné. De plus, les nouvelles exigences de sécurité concernant le nucléaire et les perspectives de sa décroissance constituent d’autres facteurs d’incertitudes sur l’organisation actuelle et donc sur la pérennité de la place de la France comme numéro 1 de la qualité de l’électricité.

Dans un tel contexte, peut-on pour maintenir cet avantage comparatif ?

Pour certains, il faudrait remettre à plat l’organisation actuelle au bénéfice d’un système de supervision complétement décentralisée, dans lequel chaque commune ou département serait totalement responsable de la gestion de son électricité.

De tels systèmes existent déjà dans des pays comparables, comme l’Allemagne, le Royaume-Uni ou les Etats-Unis. Chaque région, voire chaque quartier choisit librement son gestionnaire de réseau électrique. En plus de l’inégalité des prix payés par les usagers selon l’endroit où ils habitent, une des conséquences majeures de ces systèmes est l’absence de solidarité nationale en cas de coup dur.

Ainsi, après une tempête ou une inondation, seuls les services locaux interviennent avec leurs petits moyens. Dernier exemple en date à New York où, plus d’un mois après l’ouragan Sandy, beaucoup d’habitants n’ont «  toujours pas d’électricité, faute de passage d’un électricien certifié » et doivent rester sans chauffage et sans eau chaude. On n’ose imagine combien de temps cela pourrait prendre pour un habitant sans moyen isolé au fin fond de l’Arkansas ou du Nebraska.

En France, comme on l’a vu lors des derniers coups de vent, selon les territoires touchés par les évènements météorologiques, les équipes d’interventions sont mobilisées d’une région à l’autre pour faire face aux urgences et rétablir le courant dans les plus brefs délais.

Cette solidarité nationale est donc une de nos richesses et un facteur d’attractivité fort, qui nous permet de se hisser (pour une fois) au 1er rang mondial. Cela permet de bénéficier d’une sécurité d’approvisionnement incomparable pour nos foyers et nos entreprises.

Au-delà des questions sur les sources d’approvisionnement, il est donc fondamental que les débats actuels sur la transition énergétiques intègrent cette dimension de « qualité de l’électricité » au niveau national et que les décisions qui seront prises permettent de conserver notre rang.

À propos de enjeuxelectriques

Actualités et débats sur les enjeux de l'électricité

Discussion

Pas encore de commentaire.

Laisser un commentaire